Lors d’un groupe de travail organisé en urgence par la DGRH et DGESCO le mercredi 27 novembre, les organisations syndicales représentatives de différents métiers du social, santé et psychologie ont découvert les annonces du ministère concernant la « santé scolaire » 

Calendrier de la ministre : 

  • Organiser des Assises de la santé à priori le 18 décembre prochain (date à confirmer) réunissant 300 personnes de différents horizons (personnels, élus, représentants des familles et des élèves, associations …) visant à lancer la dynamique, présenter un état des lieux le matin et engager une phase de concertation sur les perspectives de travail en ateliers l’après midi
  • L’envoi d’un questionnaire à tous les membres de la communauté éducative courant janvier 2025 dont le résultat servira de « brique » pour définir, avec les assises, les thématiques des groupes de travail qui débuteront en janvier
  • La réunion de groupes de travail thématiques avec les représentants des personnels
  • L’annonce officielle de mesures concrètes en mars 2025 !

Les assises sont présentées par l’administration comme le point de départ de la réflexion sur la santé scolaire. L’objectif général est « de placer les questions de santé et bien être au cœur de la politique éducative dans un contexte de dégradation de la santé notamment mentale des élèves »

Le ministère décline 3 enjeux principaux :

  • Revalorisation et attractivité des métiers
  • Organisation et pilotage de la santé scolaire : « que peut-on faire de mieux ? comment ? » 
  • Rénovation et articulation des missions des différents corps : « il n’est pas prévu de revenir sur les circulaires des missions des 4 corps mais plutôt de voir comment elles peuvent évoluer ou s’articuler dans le domaine de la santé scolaire »

L’administration assure que les « orientations actuelles ne sont pas figées et doivent pouvoir faire l’objet de concertation » !

Le SNASEN UNSA a dénoncé la contrainte du calendrier serré qui ne permet pas de garantir la qualité des termes de la négociation au regard des enjeux du dossier.  Entre les assises et les annonces, le temps est plus court que celui qu’il aura fallu pour annoncer ces assises et son organisation concrète (projet annoncé il y a plus d’un an)

Le SNASEN UNSA exprime ses réserves quant à l’organisation annoncé des assises de la santé scolaire :  Lancer précipitamment l’organisation de ces assises en associant des personnels, parents et élus sans clarifier les attentes et les moyens pour les mettre en œuvre, dans le contexte politique instable actuelle, c’est prendre le risque de mobiliser des moyens humains et financiers pour rien. Les élèves et les personnels qui les accompagnent ne doivent pas devenir les otages d’une communication ministérielle 

Le SNASEN UNSA s’interroge également sur l’ambition du ministère à moyens constants.

Seuls les médecins seraient concernés par des revalorisations puisque « les autres corps ont déjà bénéficié d’avancées », selon l’administration.

Comment rendre attractif l’exercice de missions et viser une meilleure articulation professionnelle sans interroger la dégradation des conditions de travail de chacun des métiers, entre autres la surcharge de travail ?   Les personnels sociaux étant les seuls professionnels à ne pas intervenir dans le 1er degré, le SNASEN UNSA s’inquiète de voir rouvrir le dossier de l’intervention du 1er degré à moyens constants. 

Si l’ambition de la ministre est louable, le souhait de mieux répondre aux besoins de santé des élèves et des conditions de travail des personnels nécessite des moyens concrets, réalistes, adaptés et négociés avec les personnels les premiers concernés !

Le SNASEN UNSA rappelle ses lignes rouges :

  • Le refus du pilotage par un médecin d’un service médico-social. Le SNASEN UNSA défend le maintien d’un service social piloté par des pairs
  • Le refus d’une intervention du service social dans le 1er degré à moyens constants

Le SNASEN UNSA est convaincue que le service social en faveur des élèves, seul service social accessible à tout mineur sans l’autorisation préalable des parents, apporte déjà toute sa contribution à la politique de santé des élèves dans sa dimension environnementale : accompagnement global en lien avec les acteurs de l’environnement scolaire, prévention collective de  la santé et la citoyenneté,  prévention et protection de l’enfance, accès aux droits, soutien à la parentalité, maintien du  lien école- famille.
Le SNASEN UNSA se déclare prêt à valoriser l’ensemble de ses missions dans le cadre de la politique éducative sociale et de santé. 

« Faire mieux » ne dépend pas que de l’expertise des personnels ou de leur engagement au quotidien auprès des élèves ou d’une réorganisation des services

L’efficacité de la politique éducative sociale et de santé dépend surtout de la responsabilité du ministère, de sa réelle ambition à porter une politique avec des objectifs clairs et concertés mais aussi de mobiliser les moyens nécessaires pour atteindre ses objectifs et de la reconnaissance qu’il porte aux personnels en charge de sa mise en œuvre et de leurs conditions de travail

Pour ne pas se satisfaire d’un pansement sur une jambe de bois, le SNASEN UNSA continuera de porter toutes ses revendications pour un service social de qualité pour tous

Assises de la santé scolaire : La ministre veut aller vite, le SNASEN UNSA veut aller loin !